Dans les économies actuelles, les entreprises occupent une place centrale. Elles interviennent à tous les niveaux et dans toutes les sphères de la société. Ce faisant, elles sont supposées assumer le rôle de création et de répartition de la richesse, un rôle qui à la base incombe à l’État, considéré comme le garant de l’équité sociale. Leurs actions ont alors souvent un impact sur la vie de l’ensemble de la population. En tant qu’institutions sociales, elles sont censées agir de manière irréprochable. Au lieu de cela, les crises et les scandales financiers dans le monde des affaires se multiplient. Les scandales de corruption et de collusion dans l’industrie de la construction au Québec, qui sont révélés à la Commission Charbonneau, constituent le dernier exemple le plus frappant dans le contexte canadien. En effet, les différents témoignages et comptes rendus entendus à cette commission montrent que l’industrie de la construction en particulier fonctionne grâce aux réseaux de connexions politiques des entreprises.
Ainsi, à l’heure des crises financières et économiques répétitives et des scandales de corruption et collusion, la question du lien entre les entreprises et la politique est plus que jamais d’actualité. La mission du GREP consiste à se pencher sur le système de gouvernance des organisations étatiques (gouvernance publique) et sur celui des entreprises (gouvernance privée), afin de tenter d’avoir une vue globale des enjeux, défis, retombées et impacts de ce phénomène des liens entreprise-politique.